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Paysages érodés comme générateurs de la forme architecturale

Une approche basée sur l'adaptabilité environnementale

L'atelier d'ambiances physiques de l'hiver 2016 s'inscrit dans le projet de recherche-création subventionné par le Fonds de recherche du Québec-Société et Culture (FRQ-SC) 2014-2018. Ci-haut, les esquisses des 8 équipes d'étudiants de l'atelier.

«Paysages Érodés » propose d’étudier les morphologies présentes dans les paysages naturels, résultats de transformations causées par des phénomènes atmosphériques tels que le soleil, le vent, la neige et la pluie. Ces formes naturelles établissent le corpus de la recherche et en constitue l’inspiration dans une démarche de création architecturale sensible écologiquement. Le projet permet de poser un regard critique sur ce corpus omniprésent dans l’environnement et de mettre en valeur son potentiel générateur de formes architecturales adaptées à un contexte nordique. Les accumulations nivales par exemple, un phénomène récurrent en hiver au Québec, sont formées localement sous l’action de « poudrerie ». Elles se transforment continuellement en formes organiques autour d’obstacles et incarnent physiquement l’ombre du vent. Subséquemment exposées au soleil, au vent et à la pluie, ces congères s’adaptent lentement pour exprimer les conditions climatiques inhérentes à un lieu. Architecturalement, la résultante de ces forces suggère des morphologies procurant des hypothèses de design qui stimulent une réflexion sur la manière d’habiter, fournissent un vocabulaire adapté au contexte local et apportent de nouvelles opportunités environnementales. La dynamique cyclique de l'environnement naturel en termes de matière et d'énergie pourrait donc constituer une source d'inspiration qui favorise la redécouverte d'un sens du lieu (genius loci) tout en créant des solutions de conception originales et fonctionnelles stimulant les sens et favorisant des formes construites adaptées à l’environnement. Paysages Érodés contribue au renouveau de l'architecture en utilisant les images numériques comme point de départ du processus de conception afin de réinvestir notre expérience de l'espace avec de riches stimuli visuels et thermiques.

 

La méthode d'analyse basée sur l’analyse digitale d'images thermiques et lumineuses des morphologies expérimentées dans le cadre du projet «Paysages érodés» constitue un moyen intégré unique pour représenter la dynamique de transformation des formes naturelles. Une technique analogique d’érosion des sables fins dans l’eau permet de spéculer sur de nouvelles morphologies. La validation des hypothèses s’effectue par la construction, laquelle exige une complexité accrue des connaissances, notamment techniques, sans pour autant négliger l’existence d'une source d'inspiration intuitive. La contribution à la connaissance de la théorie architecturale et de conception se concrétise dans une bibliothèque combinée d'images basée sur des enquêtes In Situ et des explorations spéculatives. Les images numériques utilisés au stade de la spéculation d'une composition qui reste plutôt suggestive, se développent à l'étape de validation constructive à travers l'analyse du modèle physique.

 

En réinvestissant le processus de conception avec une expérience combinée de maquettes analogiques et des outils de simulation, le projet de recherche-création suggère que les manipulations tactiles de géométries complexes demeurent plus rapides à réaliser que tout autre type de simulation. Pour de nombreux architectes, la libération de la machine libère également l'imagination dans les stades précoces de la conception et encourage les découvertes inattendues qui peuvent encore être évaluées en utilisant la simulation numérique. Loin de nier la valeur des outils numériques, ce projet de recherche-création les réinvestit avec de nouvelles données générées par la nature non déterministe du paysage érodé vu à travers des maquettes à grande échelle.

Claude MH Demers + André Potvin

Professeurs Titulaires, Groupe de recherche en ambiances physiques, École d'architecture, Université Laval

Demers, C & A Potvin (2017). Erosion in Architecture: A tactile design process fostering Biophilia. In: Architectural Science Review. Volume 60 Issue 4, Pages 325-342. http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00038628.2017.1336982?journalCode=tasr20

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